R   E   V   U   E          N  °  1                  J   U   I   N        1   9   9   5

E     D    I    T    O    R    I    A    L

 

 

         Lorsque l’on souhaite promouvoir une forme de musique, ouvrir le débat par le biais d’une revue s’avère rapidement nécessaire; encore faut-il prendre garde à ne pas refermer un tel projet sur une caste déterminée, dans un état d’esprit corporatiste ou protectionniste. Ars Sonora consacre ses efforts à la propagation des musiques électroacoustiques, quelles que soient les intentions stylistiques ou esthétiques de ses protagonistes; ce qui n’implique en aucune manière une situation de consensus plus ou moins ramolli ou une attitude de complaisance neutre; pour sa part, notre revue, qui devrait apparaître comme un reflet des préoccupations d’Ars Sonora sur le plan de la réflexion est conçue comme un lieu d’échanges, ce qui n’exclut nullement, bien au contraire, polémiques et prises de position de natures divergentes. Informations, dossiers sur des compositeurs, textes de référence permettant de faire le point sur les phases successives de la musique électroacoustique, entretiens et points de vue d’artistes de différentes disciplines réagissant à nos démarches trouveront ici tout naturellement leur place. Et si nous avons choisi une diffusion principalement sous forme de disquette, ce n’est pas tant par souci de modernisme, que pour pouvoir disposer d’un outil de travail particulièrement souple, susceptible de tenir compte des initiatives des uns et des autres. Nos attitudes sont plurielles; telle doit également être notre revue; sans exclusive. Certains textes seront orientés dans un sens technique, d’autres proposeront des éléments d’analyse, d’autres encore des thèmes de réflexion plus généraux. L’important est à la fois de préserver la diversité d’approches qu’implique nécessairement toute pratique musicale et de rester toujours en prise directe avec la musique en train de se faire. Autre enjeu essentiel à notre projet, la dimension internationale que nous souhaitons lui donner, pour pallier, même modestement, la relative carence d’in­formations que nous ne pouvons que constater dans notre domaine d’activité.

Jean-Yves Bosseur